CONCLUSION

Il est impossible de s'intéresser à la bioluminescence sans se pencher sur des spécialités aussi variées que la biochimie, la cytologie, la physiologie et l'éthologie. Mais à l'inverse, les spécialistes de ces disciplines s'intéressent à ce phénomène, car les organismes luminescents présentent souvent de remarquables particularités. Ainsi les microtubules des "élytres" des Annélides Polynoïnae ou le cheminement des produits d'exocytose sont d'intéressants sujets d'études pour un cytologiste. Les biochimistes utilisent couramment des extraits de lucioles pour réaliser des dosages d'ATP et l'aequorine pour ceux du calcium. La bioluminescence est même utilisée en agro-alimentaire (suivi de l'évolution d'une flore microbienne), dans le domaine médical et pharmaceutique (viabilité des spermatozoïdes), en cosmétologie et en génie génétique (sondes nucléiques, gènes reporters ).

La bioluminescence se trouve dans une situation paradoxale, car d'un côté elle est largement employée pour des techniques de pointe, mais de l'autre on ne parvient pas à expliquer son origine et son incroyable répartition. D'après des études mettant en relation les systèmes biochimiques et la parenté des espèces luminescentes, il semble que la bioluminescence a des origines polyphylétiques. Mais pour trouver une "raison d'être" à ce phénomène, une hypothèse admet que les premiers organismes vivants étaient anaérobies. L'apparition, dans leur milieu, de l'oxygène leur fut donc toxique et les mécanismes biochimiques de la bioluminescence apparurent pour réduire l'oxygène. Puis les organismes se sont accommodés de cet oxydant, mais la possibilité de produire de la lumière a persisté. Dans ces conditions il serait bien illusoire de chercher une signification commune à tous les phénomènes observés.